mercredi 28 septembre 2011

"IL EST TEMPS" (Les Pamphlets Vol.9 Vers Divers)



De cette ville qui me cloître
Il est temps, fiston, que je parte
Pour devenir poète ou pâtre
Avoir en main les bonnes cartes
Je te laisse mais il n’y a pas maldonne
Ne crois surtout pas que je t’abandonne
Je reviendrai sourire aux lèvres
Avec mes chansons et mes chèvres
Je reviendrai sourire aux lèvres
Avec mes chansons et mes lièvres
Je rêve de te rendre heureux
Je rêve un peu mais je le peux.

Cette existence est trop morose
Il est temps, fiston, que j’explose
Pour être quelqu’un, quelque chose
Il faut ouvrir les portes closes
Je te laisse mais je te téléphone
Ne crois surtout pas que je t’abandonne
Je reviendrai content de vivre
Avec mes chansons et mes livres
Je reviendrai content de vivre
Avec mes chansons et mes vivres
Je rêve de te rendre heureux
Je fais un voeu et je le veux.

De cette vie d’ vieux qui m’embête
Il est temps, fiston, que je mette
Le holà à mes maux de tête
Il est temps, fiston, que j’arrête
Je te laisse mais qu’on me le pardonne
Ne crois surtout pas que je t’abandonne

Je reviendrai si tu me crois
Avec mes chansons et ma croix
Je reviendrai si tu me crois
Avec mes blagues de surcroît
Je rêve de te rendre heureux
Mon bonhomme mais qui dit mieux.

Loin de cett’ cité moribonde
Il est temps, fiston, d’ voir le monde
Il est temps que je vagabonde
Que je vois si la Terre est ronde
Je te laisse mais que ta mère est bonne
Ne crois surtout pas que j’ vous abandonne
Je reviendrai sourire aux lèvres
Avec mes chansons et mes rêves
Je reviendrai sourire aux lèvres
Avec mes chansons et mes rêves
J’en ai la fièvre d’un peureux
Mais pour vous deux, j’ veux être heureux.


                     Le 02/03/99.
                                       Pascal GERMANAUD

lundi 26 septembre 2011

"PETIT BANDIT" (Les Pamphlets Vol.9 Vers Divers)



Une minute ce n’est rien
Le temps n’est pas une tenaille
Pour toi le monde est enfantin
Petit’ canaille
Un jour on joue à la marelle
Le lendemain on fait pareil
Pour des broutilles on se querelle
Petit’ merveille

C’est bouche bée que je m’éprends
D’un chenapan
C’est quand tu ris que je t’envie
Petit bandit

Tous les géants fourmillent autour
Autour de toi c’est la pagaille
Mais nul ne nuit à ton parcours
Petit’ canaille
Tu n’as pas peur de ces grands maigres
Ni de ces gros devant l’ soleil
Dans toute cohue tu t’intègres
Petit’ merveille

C’est le coeur gai que je comprends
Un chenapan
C’est pour ça que j’ te remercie
Petit bandit

Par-delà bien des injustices
Au plus profond de nos entrailles
Nous serons toujours père et fils
Petit’ canaille
Si nos chemins se séparaient
Je ne vivrais que pour la veille
Je ne serai jamais l’ivraie
Petit’ merveille

C’est l’existence que j’apprends
D’un chenapan
Nous voguerons en harmonie
Petit bandit

Une seconde c’est du vent
Mais l’air est bon dans nos batailles
Sans toi je ne s’rai pas souvent
Petit’ canaille
Que ton énergie m’est précieuse
Pour me sortir de mes sommeils
Réveill’ mes humeurs paresseuses
Petit’ merveille

De ta fantaisie je dépends
P’tit chenapan
Ton amour est mon paradis
Petit bandit.


         Le 22/07/95.
                          Pascal GERMANAUD

dimanche 18 septembre 2011

"FOU D'AILES" (Les Pamphlets Vol.1 Trentaine)


Fou d’ail’s, fou d’ail’s, je veux m’ fair’ pousser des ailes
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, survoler les citadelles
Je veux regarder d’ là-haut
Vos pays et vos sites
Je veux les yeux d’un oiseau
Sur orbite
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, je veux vivre dans le ciel
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, je veux vivre l’essentiel
Et je veux tout vivre au-dessus de l’artificiel
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, fou d’ail’s, fou d’ailes

Fou d’ail’s, fou d’ail’s, à l’air libre et au soleil
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, rêver de monts et merveilles
Je veux contempler vos terres
Vos mers et presqu’îles
Vos cratères, vos mystères
Bien tranquille
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, avoir un’ vue sans pareil
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, le coeur est loin des oreilles
Et je veux tout suivre au-dessus des rues qui effrayent
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, fou d’ail’s, fou d’ailes

Fou d’ail’s, fou d’ail’s, je veux le sable et la neige
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, au-dessus de vos manèges
Je veux reconnaître enfin
Que vous m’aviez dupé
Je veux des visages humains
Et la paix
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, plus rien ne se désagrège
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, je voudrais tenir un siège
Et je saurai survivre au-dessus de tous vos pièges
Fou d’ail’s, fou d’ail’s, fou d’ail’s, fou d’ailes.

                      Le 02/02/99.
                                         Pascal GERMANAUD



samedi 17 septembre 2011

"VIS A VIE" (Les Pamphlets Vol. 8 Amnésique)


On est là, coude à coude
Tête à têt’, nez à nez
T’as le minois miné
J’ai le regard qui boude

Tu as du vague à l’âme
J’ai un cœur d’artichaut
Mets-le là bien au chaud
Et tu seras ma flamme

Et on s’aime
On est main dans la main
On n’a rien en commun
Et on sème

Du bonheur dans l’espace
Sur les lèvr’s, bouche à bouche
Cœurs en fièvr’ sous la douche
Dans la couch’, face à face

Œil  pour œil, dent pour dent
Jamb’s en l’air, j’aim’ tes g’noux
Quand tu me sautes au cou
Et me rentre dedans

Mais on s’aime
On est main dans la main
On n’a rien en commun
Et on sème

Des bâtons dans les roues
Tu es bell’, je me glisse
Sous ton aile ou tes cuisses
Il n’y a point de frous-frous

Vite dit, côte à côte
On a les bras ballants
Je ne suis pas galant
Mais tes doigts m’asticotent

Et on s’aime
On est main dans la main
On n’a rien en commun
Et on sème

De quoi s’ fair’ tout un flan
A s’ tirer dans les pattes
Mais tant qu’ nos corps s’épatent
Ne soyons pas ronflants

On est là, dos à dos
Ou les yeux dans les yeux
On prépar’ nos adieux
Perdus comm’ des ados

Mais on s’aime
On est main dans la main
On n’a rien en commun
Et on sème

De quoi s’ ronger les ongles
Avoir les joues rosies
Et la gorge tarie
Tant, entre nous, ça jongle

Ventre repu ou vide
On n’ sait pas où l’on crèche
Les talons dans la brèche
Sans connaître le guide

Mais on s’aime
On est main dans la main
On n’a rien en commun
Et on sème

De la mauvaise mine
De la bonne parfois
On s’étripe, ma foi
Le foie nous examine

On est là, langu’s de bois
Tirés par les cheveux
Attirés comm’ les deux
Doigts de la main, voir’ trois

Mais on s’aime !

                   Le 23/03/06.
 Pascal GERMANAUD

jeudi 15 septembre 2011

"COMME LA MER" (Les Pamphlets Vol.3 Enfantillages)


Le ciel azur se jette
Au-dessus de nos têtes
Tout un siècle s’avance
Pour fair’ la révérence
Tous les miroirs projettent
D’étranges silhouettes
Les nuits noires nous lancent
Des lueurs, des silences

La mer inépuisable
Nous conte quelques fables
Comme ell’, comme le sable
Tu m’es indispensable

La sérénité veille
Sur l’ombre du sommeil
Le flux crache l’écume
Dans le flou de la brume
La lune pleine essaye
De fair’ place au soleil
Les lèvres se parfument
Aux couleurs de l’agrume

La mer inépuisable
Nous conte quelques fables
Comm’ le sel et le sable
Tu m’es indispensable

Les nuages soulèvent
Des déesses de rêve
Des anges et des archanges
Des cigogn’s, des mésanges
Tous les Adam et Eve
Se promèn’nt sur la grève
Point de hain’, point de fange
Les amours se mélangent

La mer inépuisable
Nous conte quelques fables
Comme les flots, le sable
Tu m’es indispensable

De réels sentiments
Err’nt sur les continents
Et se gliss’nt quoi qu’on dise
Jusque sur la Banquise
Les blessures d’antan
N’ont plus le goût du sang
Le temps flirte à sa guise
Avec nos matièr’s grises

La mer inépuisable
Nous conte quelques fables
Comme l’eau et le sable
Tu m’es indispensable.


                Le 3/12/92.
                                Pascal GERMANAUD


dimanche 11 septembre 2011

"LE CHARLOT" (Vers Divers Volume 2)


Assis, rétif
Contemplatif
Sur son récif
Charlot n’a plus le coeur
A rire

Perdu, fautif ?
Méditatif
Pris sur le vif
Charlot n’est plus acteur

Partir
S’éloigner des grandes tours
Se soigner du mal d’amour
Oublier le meilleur
Le pire
Vivre mieux ailleurs
S’enfuir

Seul et amer
Et éphémère
Face à la mer
Charlot n’a plus envie
De rire

En solitaire
Il veut se taire
Face à la terre
Charlot n’est plus en vie

Partir
Prendre une issue de secours
Tendre la main aux beaux jours
Ne pas céder aux bruits
Qui courent
S’endormir à l’abri
D’ l’amour

Partir
S’échapper en troubadour
Rendre son âme à l’humour
Eviter les aigreurs
Agir
Oublier les erreurs
Partir

                 Assis, rétif
Vindicatif
Sur son récif
Charlot n’a plus le coeur
A rire.


                                    Le 07/12/95.
                                                       Pascal GERMANAUD

samedi 10 septembre 2011

"Sans Doute Fini" (Les Pamphlets Vol.8 Amnésique)



Les mains qui puent des pieds
Des cheveux d’ maquisard
Connu dans mon dentier
Comme un simple clochard
Je traîne mes savates
Sans rêve, sans cravate
Echaudé, prêt à rien
Nomade citoyen

Je m’éclipse la nuit
Vers des lunes meilleures
Je n’ai plus d’ennemis
D’amis non plus, d’ailleurs

Je file sans raison
Pour d’autres horizons
Un oeil noir qui vous tue
L’autre de chien battu
Mon carton sous le bras
Je vais là où le vent
M’emmènera très bas
Dormir profondément

Je m’éclipse la nuit
Vers des lunes meilleures
Je n’ai plus d’ennemis
D’amis non plus, d’ailleurs

                 Je trimbale mes loques
Dans des voyages glauques
Habitué à tout
D’ la Charente au Poitou
Douce France sans coeur
Ouvre-moi ton cercueil
Je n’ai plus de rancoeur
Maudite terr’ d’accueil

Je m’éclipse la nuit
Vers des lunes meilleures
Je n’ai plus d’ennemis
D’amis non plus, d’ailleurs

Que le futur innove
Pour que d’autres se sauvent
Qu’ le présent se détende
C’est tout c’ que je demande
Mendiant dans chaque rue
Dans les recoins perdus
Je ne regrette pas
Mes pas ni mon trépas

Je m’éclipse la nuit
Vers des lunes meilleures
Je n’ai plus d’ennemis
D’amis non plus, d’ailleurs.
                                         

Le 27/05/96.
                    Pascal GERMANAUD


vendredi 9 septembre 2011

"L'ÂGE MÛR" (Les Pamphlets Volume 2 Vers Divers)


Vues les rides et les années
Et les printemps
Je préfère me damner
C’est évident
Vidant toutes mes pensées
Obstinément
Dans la bouche du passé
Je serr’ les dents

Vu ce que l’âge nous fait physiquement
Je préfère m’en aller un peu avant
Vu ce monde sans pitié, honnêtement
Je préfère le quitter les pieds devant

Vues nos sombres destinées
Là franchement
Je préfèr’ me retirer
Au firmament
Maman c’ n’est pas par le biais
Des sentiments
Que je vais laisser filer
Mes engag’ments

Vu ce que l’âge nous fait physiquement
Je préfère m’en aller un peu avant
Vu ce monde sans pitié, honnêtement
Je préfère le quitter les pieds devant

Vue ma vie à vos côtés
Par tous les temps
Je préfère bécoter
Avec Satan
Ca tendrait à m’épuiser
Tant c’est ardent
Je préfère reposer
En attendant

Vu ce que l’âge nous fait physiquement
Je préfère m’en aller un peu avant
Vu ce monde sans pitié, honnêtement
Je préfère le quitter les pieds devant

Vus nos âges avancés
Et nos tourments
Je préfère trépasser
Un bon moment
N’en déplaise à l’assemblée
Je le démens
Je ne veux pas ressembler
A un dément

Vu ce que l’âge nous fait physiquement
Je préfère m’en aller un peu avant
Vu ce monde sans pitié, honnêtement
Je préfère le quitter les pieds devant

Vues vos gueul’s de déterrés
C’ n’est pas marrant
Je préfère mon idée
L’enterrement
Romancièr’s et romanciers
Soyez patients
J’attends le Jug’ment Dernier
Et je me vends

Vu ce que l’âge nous fait physiquement
Je préfère m’en aller un peu avant
Vu ce monde sans pitié, honnêtement
Je préfère le quitter les pieds devant

Vu de loin ou vu de près
Cela dépend
J’attends l’heure et même après
Et je me pends
Pendant que je suis fâché
Et sans argent
Je n’ai plus à vous cacher
Mon testament

Vu ce que l’âge nous fait physiquement
Je préfère m’en aller un peu avant
Vu ce monde sans pitié, honnêtement
Je préfère le quitter les pieds devant.


                           Le 01/10/93.
                                              Pascal GERMANAUD

"IDEALE" (Les Pamphlets Volume 2)



La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus belle
Qu’ les mirabelles

La fill’ qui traîne
Là dans mes veines
Je la suivrai jusqu’en enfer
Et jusqu’à l’Eden tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus douce
Qu’un pamplemousse

La fill’ qui joue
Là sur ma joue
Je la suivrai jusqu’en hiver
Et jusqu’en été tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus fine
Qu’un’ mandarine

La fill’ qui flâne
Dans mes membranes
Je la suivrai dans la misère
Et dans le bonheur tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus drôle
Qu’une scarole

La fill’ qui pleure
Là dans mon coeur
Je la suivrai mêm’ dans l’amer
Partout sur terre tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus pure
Qu’un champ de mûres

La fill’ qui tonne
Dans mes neurones
Je la suivrai jusqu’au suaire
Ou jusqu’à l’espoir tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus fille
Qu’une jonquille

La fill’ qui rit
Dans mon esprit
Je la suivrai jusqu’au mystère
Jusqu’au mensonge tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus sage
Qu’un coquillage

La fill’ qui passe
Dans ma carcasse
Je la suivrai jusqu’à Anvers
Et jusqu’aux Indes tant qu’à faire

La fill’ qui erre
Dans mes artères
Est bien plus gaie
Qu’ le monde entier

La fill’ qui nage
Dans mon nuage
 Je la poursuivrai tant qu’à faire
A l’autre bout de l’univers.


                 Le 09/01/93.
                                  Pascal GERMANAUD

jeudi 8 septembre 2011

"JE T'AVOUE QUE JE T'AIME" (Les Pamphlets Vol.8 Amnésique)


                    
Pour te dire que même
Si tu m’as fait souffrir
Je t’avoue que je t’aime
Je t’aime pour le pire
Pour le meilleur je doute
Que tu sois sur ma route
Mais je t’aime coûte que coûte

Tu as beau clamer tes reproches
Je reste là dans mon cocon
J’attends que ton coeur me soit proche
Et tatillon
Je vois tes yeux bleus dans mes poches
Comme des billes ou des bonbons
Je me retransforme en Gavroche
En petit con

Nous étions fous, rappelle-toi
Te souviendras-tu d’autrefois ?
On était trop heureux
On tournait la tête aux peureux
On tournait la tête aux peureux.

Pour te dire que même
Si tu m’as fait souffrir
Je t’avoue que je t’aime
Je t’aime pour le pire
Pour le meilleur je doute
Que tu sois sur ma route
Mais je t’aime dans la déroute



Je ne crois pas toucher le fond
J’ai beau avoir raté le coche
Où nous couchions
Je sangloterai comme un mioche
Pour te demander le pardon
Je sais que sans toi je suis moche
A l’abandon

Nous étions jeunes, souviens-toi
Te rappelleras-tu de moi
On était trop heureux
On tournait la tête aux peureux
On tournait la tête aux peureux.


Le 26/08/96.
  Pascal GERMANAUD