Dans la soirée, seuls sur le
zinc
Mon verre et mon tabac roulé
Me tenaient compagnie
Aux tables, ils étaient
quatre ou cinq
A faire un poker embrumé
Mais j’étais sans amis
La radio chantait la
poussière
Sur un vieux morceau de Tom
Waits
La barmaid avait l’air
sincère
Remuant son cul comme aux
States
Ell’ devait penser comme moi
Qu’on serait bien, loin de
chez soi
Même l’oiseau
en cage
Rêve de
marécages
Il était vingt-trois heur’s
passé
Le patron essuyait les
chopes
Le regard grimaçant
Je me plongeais sur du
papier
Interdit d’allumer ma clope
Dans mon dos, un brelan
Je n’avais aucun train à
prendre
En écrivant tout mon ennui
La barmaid semblait bien
plus tendre
Que son daron… si c’était
lui !
Ell’ devait penser comme moi
Qu’on serait bien, loin de
chez soi
Même l’oiseau
en cage
Rêve de
marécages
Il devait être quarante-huit
A mon portabl’ toujours
éteint
Quand j’ai repris ma dose
De whisky-glace avant la
fuite
D’un songe où mon autre
destin
Serait peut-être rose
J’avais empoché ma bafouille
La barmaid semblait me sourire
Pour savoir si j’avais des
couilles
Etait-elle prête à
courir ?
Ell’ devait penser comme moi
Qu’on serait bien, loin de
chez soi
Même l’oiseau
en cage
Rêve de
marécages
Vînt minuit, pas une mouche
De peur de s’esquinter les
ailes
N’osa s’époumoner
Faut dir’ que j’en tenais
un’ couche
En dégainant mon opinel
Et hurlant :
« Bonne Année ! »
Le patron a pleuré sa femme
La barmaid s’est sentie plus
forte
Ell’ s’est planquée derrièr’
ma lame
Et nous avons passé la porte
Elle avait pensé comme moi
Qu’on serait bien, loin de
chez soi
Même l’oiseau
en cage
Rêve de
marécages !
Le 01/01/13.
Pascal GERMANAUD
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