Je voulais me donner des
ailes
Me libérer de ma cuirasse
Mais intoxiqué au diésel
Je tanguais comme un
essuie-glace
La buée de ce court chemin
Me faisait tourner en
rond-point
Je m’engageais tel un gamin
Au hasard d’un sourire en coin
Je me passais d’un doux
bercail
Et m’enfonçais dans le
brouillard
Sans sextant et sans
gouvernail
Sûr de mon instinct
débrouillard
Avec mon
halein’ de cheval
Et ma démarche
de blaireau
Je m’en allais
voir mon rival
Je me prenais
pour un héros
Je partais cheveux en
arrière
Fier comme un balai espagnol
Qui n’aurait jamais fait
carrière
Au cul terreux d’une bagnole
J’affrontais le vent asocial
Et la poussière des
bourrasques
Ne pensant qu’au but initial
Gravé sur le sol de nos
frasques
En conquérant errant sans
plan
L’estomac dans le pantalon
Je m’en allais sucer des
glands
Sans jamais tourner les
talons
Avec mon
halein’ de cheval
Et ma démarche
de blaireau
Je m’en allais
voir mon rival
Je me prenais
pour un héros
Candide comme une animale
Vous aviez cru en mon oubli
Mais ma haine sentimentale
Est une verrue établie
Je tournoyais dans les
tornades
Et suffoquait aux agressions
Sous les éclairs, dans la
panade
Le cœur aussi a ses sessions
Et je m’engouffrais dans les
miasmes
De ma frénésie assassine
Malgré le temps frais et mon
asthme
Tant que vengeance
s’enracine
Avec mon
halein’ de cheval
Et ma démarche
de blaireau
Je m’en allais
voir mon rival
Je me prenais
pour un héros
Jusqu’à l’absolue résistance
Jusqu’à ce que mon corps
succombe
Je persécutais l’existence
De l’ennemi jusqu’à la tombe
Je m’agrippais aux branches
sèches
Aussi mortes que feuilles
d’arbres
Dans mes chutes naissaient
des brèches
Me rendant de roc et de
marbre
J’ai reniflé la moindre
trace
Fouillant les ruines et
décombres
De terres saintes en
guerres…hélas !
Jamais je n’ai trouvé son
ombre
Avec mon
halein’ de cheval
Et ma démarche
de blaireau
Je m’en allais
voir mon rival
Je me prenais
pour un héros.
Le 5/08/11.
Pascal GERMANAUD
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