samedi 28 avril 2012

"AU NOM DE LA FRANCE" (Les Pamphlets Vol.20 Sabordage)

Au diable le crétin en mal de tolérance
L’un des maux qui déteint de toute cohérence
Il se dit bon chrétien, ne pense qu’à sa panse
Aux bull’tins qu’il obtient et à ses récompenses

Il profite à outrance
Des malheurs et souffrances
D’autrui
C’est au nom de la France
Du Pays
Qu’il est Lui

Au diable le microbe et sa haute arrogance
Le noble à l’état snob au concours d’élégance
Soignant sa garde-robe et son look bien tendance
Et au fond homophobe car de toute évidence

Il profite à outrance
Des malheurs et souffrances
D’autrui
C’est au nom de la France
Du Pays
Qu’il est Lui

Au diable le Ministre et sa condescendance
Au costume sinistr’, preuve de dépendance
A la connerie rustr’ sans souci d’allégeance
Pour des âmes qui frustr’nt sa quêt’ d’intelligence

Il profite à outrance
Des malheurs et souffrances
D’autrui
C’est au nom de la France
Du Pays
Qu’il est Lui

Au diable l’Intérieur de cet être si rance
Il est humain… erreur ! Il est l’indifférence
La poignée sur le cœur, le cœur en pénitence
Dans un coin de candeur à vomir sa pitance

Il profite à outrance
Des malheurs et souffrances
D’autrui
C’est au nom de la France
Du Pays
Qu’il est Lui.


             Le 17/01/12.
                              Pascal GERMANAUD







"LE TUNNEL" (Les Pamphlets Vol.16 Sang Rouge)

Dans le couloir du non-retour
J’ai constaté l’acharnement
Des vautours criards alentour
Et les drapeaux noirs des déments
Des visages aigris et pâles
Ont tournoyé dans mes neurones
Et formaient comme une spirale
Pour mieux m’aspirer vers leurs drones

J’emmerde le tunnel
Et la lumière au bout
J’emmerde le tunnel
Et sa lumière blanche
Je finirai en rondelles
En blague de mauvais goût
Le sourire entre quatre planches

Eparpillés dans ma mémoire
Des éclats d’abus successifs
Font des dégâts incantatoires
Pour me rendre moins agressif
Accusé de sorcellerie
Enchaîné à d’odieux délires
Mettant fin à mes rêveries
La junte m’immolait sans rire

J’emmerde le tunnel
Et la lumière au bout
J’emmerde le tunnel
Et sa lumière blanche
Je finirai en rondelles
En blague de mauvais goût
Le sourire entre quatre planches

Le long des cloisons virtuelles
Traîné par des sbires sans âmes
Un silence aigu perpétuel
Me scande de trouver ma flamme
Mais le boulet des souvenirs
Obstrue mes pensées positives
Venant de loin sans revenir
Ma carcasse est à la dérive

J’emmerde le tunnel
Et la lumière au bout
J’emmerde le tunnel
Et sa lumière blanche
Je finirai en rondelles
En blague de mauvais goût
Le sourire entre quatre planches

Face au labyrinthe morbide
Des errants perdus dans les limbes
Je tente d’atteindre le vide
Cabri cabré, je me regimbe
Il n’y a plus aucun espoir
Pour mes bourreaux, que je succombe
Je veux m’endormir dans le noir
Dans le néant des catacombes

J’emmerde le tunnel
Et la lumière au bout
J’emmerde le tunnel
Et sa lumière blanche
Je finirai en rondelles
En blague de mauvais goût
Le sourire entre quatre planches.


               Le 29/07/11.
                                Pascal GERMANAUD

lundi 23 avril 2012

"LE CERCLE VICIEUX DES POETES EN VOIE DE DISPARITION" (Les Pamphlets Vol.17 En Voie de Disparition)



Un homme seul et fourbu
Tyrannisé par les crampes
Se traîne dans l’avenue
Se traîne encore et puis rampe
Sur son visage barbu
Dans ses guenilles qui trempent
Il se sent le bienvenu
Sous les affres de la rampe
Il y est, n’en bouge plus
Vil calvaire sur la tempe
C’est son lot d’être inconnu
Et aussi fier qu’une estampe

Vingt-et-un grammes d’espérance
Pour chaque poète en errance
Vingt-et-un grammes d’espérance
Pour chaque poète en errance

Un homme couvert d’abus
De méchanceté salace
Reste humble lorsqu’il a bu
Le Verbe de gens plus classes
Où les riches s’entretuent
En vrais faucons, en rapaces
Il s’imagine tortue
Blindé d’une carapace
Il y est, n’en bouge plus
Surveillant qu’on ne le chasse
De cet abri farfelu
Tant menacé par les schlass

Vingt-et-un grammes d’espérance
Pour chaque poète en errance
Vingt-et-un grammes d’espérance
Pour chaque poète en errance

Un homme oppressé, sans jus
A exacerbé ses craintes
A son paroxysme où plus
Une règle n’est enfreinte
Dans son regard un salut
Laisse au passant une empreinte
Un genre de douce hallu
« Si Nations étaient étreintes »
Il en sillonne des rues
Evacuant sa complainte
Aux pieds des vers incongrus
Dans les murs et sous les plinthes

Il y est, n’en bouge plus
Quitte à finir à l’absinthe
Les âmes qui lui ont plu
N’étaient pas non plus des saintes

Vingt-et-un grammes d’espérance
Pour chaque poète en errance
Vingt-et-un grammes d’espérance
Pour chaque poète en errance.


          Le 25/08/11.
                           Pascal GERMANAUD





"UNE BANDE DE CONS" (Les Pamphlets Vol.15 Rencontres du 3è DEGRE)




De guingois dans les guinguettes
On cherche où baisser sa braguette
Comme les marins d’Amsterdam
On ne craint pas d’être quidams
On bouscule un peu les touristes
Qui se tortillent sur la piste
On mélange bière et Picon
On est une bande de cons
On aime ça ! Que c’est bon !

De guingois dans les guinguettes
On est la folie en goguette
Comme les Charlot font l’Espagne
On toréée et on castagne
On chahute un brin les artistes
Qui jouent les pédants sur la piste
On plonge, après l’ joint, des balcons
On est une bande de cons
On aime ça ! Que c’est bon !

De guingois dans les guinguettes
On les malmène à la baguette
Les aristos saintes-nitouches
Plus élégantes que farouches
Et on tire tous azimuts
Des plans, des comateuses putes
On adopte l’état second
On est une bande de cons
On aime ça ! Que c’est bon !

De guingois dans les guinguettes
On se fout des képis qui guettent
Ils n’auront plus leur mot à dire
Quand on ira se faire élire
Dans les urnes où nage l’urine
De tous les gars de la Marine
Quand notre sperm’ sera fécond
Nous s’rons tous un’ bande de cons
On aime ça ! Que c’est bon !

Quand notre sperm’ sera fécond
Nous s’rons tous un’ bande de cons
Mais putain ! Que c’est bon !
                                 

                Le 4/07/11.
                                Pascal GERMANAUD

lundi 16 avril 2012

"TERRE" (Les Pamphlets Vol.16 Sang Rouge)




Combien de temps faut-il
Pour sortir de l’exil
Pour quitter le frimas
De notre anonymat ?
Faudra-t-il longtemps
Se mélanger aux gens
Qui s’entrevoient à peine
Dans les cités mondaines ?

Combien de temps faut-il
Pour s’enfuir du subtil
Pour gravir le podium
De l’avenir de l’homme ?
Faudra-t-il longtemps
Se fair’ du mauvais sang
Se débattre et fair’ face
Pour refaire surface ?

Loin du clair de la Lune
Au sombre de la Terre
L’espoir est une dune
Et la vie son cratère.

Combien de temps faut-il
A une ombre des villes
A un être blessé
Pour survivre au passé ?
Faudra-t-il longtemps
Aux mondes, aux continents
Pour que leurs forteresses
A jamais disparaissent ?

Combien de temps faut-il
A un enfant fragile
Pour se mouvoir en paix
Dans ce brouillard épais ?
Faudra-t-il longtemps
Rêver d’un océan
Lointain, inaccessible
Mêm’ si tout est possible ?

Loin du clair de la Lune
Au sombre de la Terre
L’espoir est une dune
Et la vie son cratère.

Combien de temps faut-il
A un’ terre fertile
Pour rendre à la planète
Un visage plus net ?
Faudra-t-il longtemps
Vingt ans ou bien cent ans
Pour construire un jardin
Sur des rir’s anodins ?

Combien de temps faut-il
A une âme en péril
Pour s’ouvrir à autrui
Pour n’ pas crever d’ennui ?
Faudra-t-il longtemps
Pour aller de l’avant
Pour penser à demain
Pour tout mettre en commun ?

Loin du clair de la Lune
Au sombre de la Terre
L’espoir est une dune
Et la vie son cratère.

Combien de temps faut-il
A nos corps de reptiles
Pour se tenir debout
N’ plus traîner dans la boue ?
Faudra-t-il longtemps
A nos songes d’antan
Pour devenir réels
Et que poussent nos ailes ?

Combien de temps faut-il
A nos mémoir’s fossiles
Pour que renaiss’nt enfin
Des lendemains sans fin ?
Faudra-t-il longtemps
A nos coeurs hésitants
Pour dir’:  « Oublie naguère,
Je t’aime encor’, ma TERRE. »

Loin du clair de la Lune
Au sombre de la Terre
L’espoir est une dune
Et la vie son cratère.

                                   
         Le 10/01/93. 
(Refrain ajouté le 11/08/11)
     Pascal GERMANAUD

"UNITE 21 CHAMBRE 12" (Les Pamphlets Vol.10 Désamours)



Je traverse un couloir glacial
Murs blancs, plafond trop lumineux
J’écarquillerais bien les yeux
Si je pouvais me fair’ la malle
Comment changer de position
Quand on est cloué comme un con
Vêtu d’un tablier sans nom
Sans chemise, sans pantalon

Pâle comme un linge devant des filles en blouse
Je pénètre dans la Quatrièm’ Dimension
L’ « Unité vingt-et-un’ » plein’ de bonn’s intentions
Me dépose en danseuse au cœur d’la « Chambre douze »
L’ « Unité vingt-et-un’ » plein’ de bonn’s intentions
Me dépose en danseuse au cœur d’la « Chambre douze ».

Vers sept heur’ vient l’temps des piquouzes
L’un’ pomp’ mon sang, l’autre m’empale
Fibroscopie, ponction sternale
J’n’ai qu’une envie, hurler du Blues

Adieu Quatrièm’ Dimension
Depuis qu’ défil’nt les allées froides
C’est : « Salut ! », « B‘jour ! », « T’as l’air malade ! »
Avec ma copin’ Perfusion

Et frêle comme un gland devant des femmes en blanc
Je frôl’ les murs humid’s pour m’ frayer un chemin
Jusqu’au bol de lait chaud et au fond du jardin
J’allum’ ma cigarette et m’assois sur un banc

Fragile comme un flan croisant Dupont, Durand
Je longe les brancards en regardant plus loin
Mon grand bol de lait chaud m’appell’ dans le jardin
Auprès de mes croissants, au-dessus de mon banc.

                    
         Le 19/12/09.
                           Pascal GERMANAUD




mercredi 4 avril 2012

"ZEN SOLITUDE" (Les Pamphlets Vol.13 Solitudes)


On s’était mis d’accord bien avant le déclic
Style béatitude, beauté tropézienne
C’était copains d’abord, dentelle et arsenic
T’as changé d’habitudes et encaissé les siennes
Toi tu as ton trésor, ton venin, ton aspic
Moi j’ai ma solitude, ma compagne zen !

Tu avais fait la cour à un cœur en attente
Chamboulant ta quiétude, ta voie cartésienne
Aujourd’hui à ton tour de manger chez la tante
La cousine Gertrude, l’amie parisienne
Toi tu as ton amour, ton emmerde constante
Moi j’ai ma solitude, ma compagne zen !


             Le 5/04/11.
                             Pascal GERMANAUD





"ZIGZAGS" (Les Pamphlets Vol.3 Enfantillages)


Il y a longtemps déjà
Nos coeurs faisaient des étincelles
Nous voguions au-dessus des toits
Nos rir’s embellissaient le ciel

Il y a déjà longtemps
Nos âmes frétillaient d’envie
Nous avions le souffle coupant
Nos ailes caressaient la vie

Mais aujourd’hui tout est si vague
Que nos empreint’s font des zigzags

Il y a longtemps déjà
Nos jeux ressemblaient à la chance
Nous étions vifs comm’ la salsa
Nos souvenirs n’étaient pas rances

Il y a déjà longtemps
Nos rêves sillonnaient le monde
Nous étions l’esprit du présent
Notre gaieté était féconde

Mais aujourd’hui tout est si vague
Que nos empreint’s font des zigzags

Il y a longtemps déjà
Notre corps avait la peau douce
Nous nous grillagions de nos bras
Nos baisers cachaient nos frimousses

Il y a déjà longtemps
Nos étreint’s enflammaient la terre
Nous flânions où flâne le vent
Nos parfums embaumaient nos chairs

Mais aujourd’hui tout est si vague
Que nos empreint’s font des zigzags

Il y a longtemps déjà
Nos yeux dévoraient la planète
Nous jaillissions de l’au-delà
Notre plaisir était honnête

Il n’y a pas si longtemps
Nos regards se croisaient à peine
Nous avons fui nos coeurs d’enfants
Ta route avait quitté la mienne

Et aujourd’hui tout est si vague
Que nos empreint’s font des zigzags.


             Le 28/07/90.
                               Pascal GERMANAUD












dimanche 1 avril 2012

"LA FRANCE FUIT" (Les Pamphlets Vol.11 Révoltes)


Un p’tit peu d’herbe
Ne m’ f’ra pas d’ mal
Entre le punch et le Mescal
J’ dépose un’ gerbe
Et sans escale
Je fuis vers le paranormal

Je pars pour une quête sage
Me mêlant aux gens du voyage
Affrontant le grand nettoyage
Je me fraierai bien un passage

Chasser les Roms
Est le mot d’ordre
Hors des frontièr’s de leur Europe
Chasser ces Hommes
Sans en démordre
Loin de l’Eden des misanthropes

La Liberté
Est interdite
L’égalité est à bannir
Fraternité
Est sur orbite
Et la France sans avenir

Partons pour une quête sage
Nous mêlant aux gens du voyage
Affrontant le grand nettoyage
Nous nous fraierons bien un passage

Un p’tit peu d’herbe
N’ nous f’ra pas d’ mal
Entre le punch et le Mescal
On a la gerbe
Et sans escale
Fuyons vers le paranormal

Pousser les Roms
Hors des limites
Aux confins de la « marge saine »
Pousser ces Hommes
Loin des marmites
Où bouillent des esprits obscènes

Partons pour une quête sage
Nous mêlant aux gens du voyage
Affrontant le grand nettoyage
Nous nous fraierons bien un passage

La Liberté
Est interdite
L’égalité est à bannir
Fraternité
Est sur orbite
Et la France sans avenir.

                                              
            Le 24/09/10.
                             Pascal GERMANAUD

"UN ENFANT GÂTE" (Les Pamphlets Vol.13 Solitudes)


Il cache sa douleur
Crache sur la douceur
De l’autre
Il lâche ses humeurs
Ou s’arrache aux rumeurs
Se vautre

C’est un âne bâté
Un enfant gâté
Buté
Un enfant Gates

Il n’a pas son pareil
Pour casser les oreilles
Aux siens
Mais quand dans son sommeil
Nous venge le réveil
Il geint

C’est un âne bâté
Un enfant gâté
Buté
Un enfant Gates

Il n’en mène pas large
En spéculant au large
Bien seul
L’argent est son naufrage
Son boulet, son sauvage
Aïeul

C’est un âne bâté
Un enfant gâté
Buté
Un enfant Gates

Il cache sa douleur
Derrière la couleur
Du fric
Dans le sang il se baigne
Délaissant ceux qui saignent
Pratique !

C’est un âne bâté
Un enfant gâté
Buté
Un enfant Gates

Il survole d’un jet
Les peuples qu’on rejette
Insectes !
Dès lors qu’ils se révoltent
Il dégaine son colt
Abject !

C’est un âne bâté
Un enfant gâté
Buté
Un enfant Gates

Il n’a pas de problème
A narguer les peaux blêmes
De loin
A nous targuer sans gêne
Son trop-plein d’oxygène
Malsain

C’est un âne bâté
Un enfant gâté
Buté
Un enfant Gates

                               
            Le 24/03/11.              
                             Pascal GERMANAUD

"DETOURNEMENT D'UNE PAGE BLANCHE" (Les Pamphlets Vol.10 Désamours)


Via les chemins de traverse
D’un amour chaotique
Un nuage pleure à verse
Sur un dialogue gothique
Finira-t-il de pleuvoir, 
Pour les pendus, des cordes 
Débordant de l’abreuvoir
A souvenirs, à discordes ?

Si l’union fait la force
T’es le dindon de la farce
La dinde fera la garce
Qui dérègle l’entorse

Dans les bois désenchantés
D’un amour aux abois
Rôde un tamanoir hanté
Par les paroles qu’il boit
Finira-t-il son repas
Des fourmis dans les pattes ?
Car la trace des sombres pas
Qu’il suit ici-bas l’épatent

Si l’union fait la force
T’es le dindon de la farce
La dinde fera la garce
Qui dérègle l’entorse

Vers les brumeuses montagnes
L’amour est un ovni
Les chapiteaux en Espagne
Sont un cirque à Gavarnie
Les âm’s y sont funambules
Trapézist’s, vagabondes
Oiseaux diurn’s ou noctambules
L’isard y trompe son monde

Si l’union fait la force
T’es le dindon de la farce
La dinde fera la garce
Qui dérègle l’entorse

Dans les rues nauséabondes
Où l’amour n’est qu’un couac
Au fond d’une flaque immonde
Sur la route de Kerouac
Le tonner’ grond’ tel un cri
Dans la nuit d’ivresse glauque
Au cœur de mille moqu’ries
Un cri de haine, un cri rauque

Si l’union fait la force
T’es le dindon de la farce
La dinde fera la garce
Qui dérègle l’entorse

Là où suffoquent les cadavres
L’amour bivouaque et meurt
Loin de la chaleur d’un havre
De paix perdue en rumeurs
Finiras-tu androgyne
Misogyn’, misanthrope ?
Brisé par une frangine
Plus salope qu’antilope

Si l’union fait la force
T’es le dindon de la farce
La dinde fera la garce
Qui dérègle l’entorse.

                                             
         Le 30/07/10.
                           Pascal GERMANAUD