dimanche 27 mai 2012

"ÂME ET CONSCIENCE" (Les Pamphlets Vol.21 Ailes et Îles)


Je ne suis propriétaire
Que de mon âme et conscience
Car partout sur la Terre
On ne se fait confiance

Fini le temps des utopies
Luther King, Mahatma Gandhi
Le monde adult’ nous estropie
Quand vient celui où l’on grandit
Soufflé le vent fleurdelisé
Des Seventies en alizées
L’actualité ciselée
A des dagues bien aiguisées

Je ne suis propriétaire
Que de mon âme et conscience
Car partout sur la Terre
On ne se fait confiance

Fini le temps des midinettes
Des amoureux ras les pâqu’rettes
Le flirt  est ancré sur le Net
Enterrant les liaisons secrètes
Soufflé le vent des innocents
Dans la chevelur’ des amants
Le quotidien glace le sang
A cent à l’heur’ sans sentiments

Je ne suis propriétaire
Que de mon âme et conscience
Car partout sur la Terre
On ne se fait confiance

Fini le temps des « sans soucis »
Des « bonjour », « au revoir », « merci »
Aujourd’hui tout est raccourci
Par « que mange-t-on ce mois-ci ? »
Soufflé le vent des « viens chez moi
J’habit’ chez un’ copine à toi ! »
L’air est pollué d’ « chacun pour soi »
D’ « respire ailleurs et cach’ ta joie ! »

Je ne suis propriétaire
Que de mon âme et conscience
Car partout sur la Terre
On ne se fait confiance

Fini le temps des « poutous », « smack »
De la sieste dans les hamacs
La pensée est un almanach
A s’écraser sur les tarmacs
Soufflé le vent d’ la création
Les arts de l’imagination
Dans un asocial tourbillon
Désarticulé en brouillon

Je ne suis propriétaire
Que de mon âme et conscience
Car partout sur la Terre
On ne se fait confiance

Fini le temps des utopies
Luther King, Mahatma Gandhi
Le monde adult’ nous estropie
Quand vient celui où l’on grandit.


          Le 2/04/12.
                         Pascal GERMANAUD

"MON PAUVRE AMOUR" (Les Pamphlets Vol.13 Solitudes)


Croquer la vie à pleines dents
Croiser des fées, croiser le fer
Sur des océans, beau et fier
A l’avant d’un galion ardent

Rencontrer flibustiers, brigands
Ne sont que rêves au long cours
Va plutôt coucher les enfants
Mon pauvre amour

S’écarter des sentiers battus
Affronter des forêts obscures
Etre un oiseau de bon augure
Braver les loups ou le dahu

Rencontrer ogresses et belles
Ne sont que fallacieux discours
Va plutôt sortir les poubelles
Mon pauvre amour

Découvrir des trésors enfouis
Des épaves aux pyramides
Traverser des déserts humides
Des catacombes endormies

Chevaucher au-delà des steppes
N’est qu’un délire de balourd
Va plutôt préparer les crêpes
Mon pauvre amour

Jouer les stars à Hollywood
Ou les dandys à Liverpool
Et plonger dans un bain de foule
Etre un héros de Clint Eastwood

Côtoyer Muses et bimbos
Ne sont que fantasmes d’un jour
Va plutôt chercher du boulot
Mon pauvre amour.

                                      
        Le 3/04/11.
                       Pascal GERMANAUD

mardi 22 mai 2012

"ET DIEU CREA..." (Les Pamphlets Vol.5 Parenthèses)


J’ai fait la guerr’, j’ai fait la manche
Et j’ai tout fait pour vos doux yeux
J’ai craqué aussi pour vos hanches
Vos lèvres radieuses

J’ai fait le beau, levé la patte
Face à vos jamb’s, genoux cagneux
J’ai même osé mettre un’ cravate
Et Dieu
Créa… l’emmerdeuse

Où est la femme
Où est la flamme
Où est celle que je réclame
Où est l’emmerdeuse
Où est l’emmerdeuse ?

J’ai fait l’amour, j’ai fait l’affaire
Et j’ai rêvé d’ vous voir aux cieux
Mais j’ vous ai croisée en enfer
Brûlant’, somptueuse

J’ai bourlingué, j’étais fidèle
J’étais honnêt’, j’ai fait d’ mon mieux
A moi j’ai tiré les ficelles
Mais Dieu
Créa l’emmerdeuse

Où est la femme
Où est la flamme
Où est celle que je réclame
Où est l’emmerdeuse
Où est l’emmerdeuse ?

Je vous ai parlé poliment
Vous répondiez d’un ton haineux
Et j’ai suivi comme un aimant
Vos courb’s audacieuses

J’ai fait le bien et j’ai eu mal
J’ai cru en vous et je m’en veux
J’ n’ai pas l’instinct de l’animal
Et Dieu
Créa l’emmerdeuse

Où est la femme
Où est la flamme
Où est celle que je réclame
Où est l’emmerdeuse
Où est l’emmerdeuse ?


          Le 17/12/06.
                           Pascal GERMANAUD

"RETOUR D'ASCENSEUR" (Texte chanté par le groupe MENDRACK sur scène)



Pour tous ces merveilleux étés
Et ces hivers tout contre vous
Je voudrais toujours m’acquitter

Pour tous ces coeurs qui se dévouent
Pour ces hivers à vos côtés
Je voudrais prendre rendez-vous

Mes amis de toutes couleurs
Mes amours qui êtes des fleurs
Je vous renverrai l’ascenseur.

Pour tous ces soleils et la mer
Pour ces sourires éclatants
Je voudrais qu’on me mette en terre

Pour toutes ces neiges d’antan
Où vous deveniez mes chimères
Je voudrais inverser le temps

Mes amis de toutes couleurs
Mes amours qui êtes des fleurs
Je vous renverrai l’ascenseur.

Pour tous ces excès de confiance
Et tous ces séjours dans vos bras
Je voudrais vous donner ma chance

Pour vos efforts dans mes combats
Pour tous ces hauts dans mes souffrances
Je voudrais vous ôter les bas

Mes amis de toutes couleurs
Mes amours qui êtes des fleurs
Je vous renverrai l’ascenseur.

                Pour tous ces foyers chaleureux
Pour tous ces rêves dans vos couches
Je voudrais faire des heureux

Pour votre fougue qui fait mouche
Votre chevalerie de preux
Je voudrais être Scaramouche

Mes amis de toutes couleurs
Mes amours qui êtes des soeurs
Je vous renverrai l’ascenseur.


            Le 06/01/96.
                             Pascal GERMANAUD

dimanche 20 mai 2012

"METAMORPHOSES" (Les Pamphlets Vol.2 titre éponyme)


Je fus chevalier de romans
Me battant pour les nobles causes
Hier encor’ prince charmant
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en piètre amant
Je me consacre à d’autres choses
Sous les jupons du firmament
Je subis la métamorphose.

Je fus bien plus beau qu’Apollon
Me battant pour les nobles causes
Hier on bénissait mon nom
Dans les histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en vagabond
Je me consacre à ma cirrhose
Sous les fûts de Saint-Emilion
Je subis la métamorphose.

Je fus le calvair’ des manants
Me battant pour les nobles causes
On me surnommait D’Artagnan
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en vieux dément
Je me consacre à ma névrose
Sous le poids des médicaments
Je subis la métamorphose.

Je fus un roi modeste et bon
Me battant pour les nobles causes
Je fus Arthur puis Coeur de Lion
Dans les histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui pis qu’un cochon
Je m’avachis où on me pose
Sous la tutell’ d’un moribond
Je subis la métamorphose.

Je fus un honnête hors-la-loi
Me battant pour les nobles causes
On m’appelait Robin des Bois
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui dans la mafia
Je me consacre à l’overdose
Sous le cuir de mes cheveux gras
Je subis la métamorphose.

Je fus sans peur et sans reproche
Me battant pour les nobles causes
Hier on m’appelait Gavroche
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui dans la débauche
Je vends mon âm’, je me repose
Sous mes yeux mûrissent des poches
Je subis la métamorphose.

Je fus respecté et aimé
Me battant pour les nobles causes
On m’appelait Ivanohë
Dans les histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en exilé
Je me consacre à ma psychose
Dans un asile d’aliénés
Je subis la métamorphose.

Je fus cité dans les chansons
Me battant pour les nobles causes
Hier j’étais Napoléon
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui pour punition
J’ai retrouvé ma porte close
Sous les verrous de ma prison
Je subis la métamorphose.

                                        
           Le 13/02/91.
                            Pascal GERMANAUD

samedi 12 mai 2012

"L'EFFET PAVILLON" (Les Pamphlets Vol.11 Révoltes)


Pas deux poids deux mesures
C'est la caricature
D'une autre dictature
Sur notre territoire

Nous avoir à l'usure
Nous jeter en pâture
Sans nulle fioriture
Aux Démons de l' Histoire

C'est l'effet « Pavillon »
Des grosses pointures
Sans être tatillon
Sans nous voir en peinture

Nous mener en bateau
Sans nous montrer la mer
Partager le gâteau
Entre nobles et maires

Nous laisser en fardeau
Le pénible et l'amer
Le Monde sur le dos
Des espoirs éphémères

C'est l'effet « Pavillon »
Des grosses pointures
Sans être tatillon
Sans nous voir en peinture

De coups bas en couteaux
Remués dans nos plaies
Pour de plus chauds manteaux
Pour des vestons complets

Nous rire au nez coulant
Pour mieux nous fair' le noeud
Et nous laisser, ballants,
Crever comme des pneus

C'est l'effet « Pavillon »
Des grosses pointures
Sans être tatillon
Sans nous voir en peinture

Point de dilemme houleux
Pour nos heureux élus
C' qui est à nous est à eux
Le contraire est exclus

Pas deux poids deux mesures
C'est la caricature
D'une autre dictature
Qui nous a à l'usure.

C'est l'effet « Pavillon »
Des grosses pointures
Sans être tatillon
Sans nous voir en peinture.


           Le 6/11/10.
                          Pascal GERMANAUD

"FAIRE L'AMOUR A LA MORT" (Les Pamphlets Vol.14 Errances et Irrévérences)


Y’a des mots que tu traînes
Tout au fond de ta haine
Y’a des mots qu’ils t’apprennent
Et d’autres qu’ils te prennent
On t’apprend à sourire
Quand tu voudrais chialer
On t’apprend à mentir
Quand y’a d’ la vérité

Y’a qu’ des cibles mourantes
Sur des grilles mouvantes
Y’a tant d’ mond’ qui serpente
Pour remonter la pente
Que tout glisse des doigts
Et tout se paralyse
Les sanglots dans la voix
Et les mots qui se brisent

Y’a tant d’aliénation
Qu’on perd tous le contrôle
On crèv’ dans d’ la fiction
Mais y’a pas d’ premier rôle
On nous a tant appris
A prendre un parti pris
Qu’on s’ retrouve accroupis
Comm’ des cons incompris

Y’a rien d’autr’ qu’un’ crevasse
Quoi qu’on dise ou qu’on fasse
On s’est tell’ment fait d’ crasses
Qu’on s’ voit plus dans la glace
On s’est si peu fait d’ place
Qu’on étouff’ tous en masse
A chacun son espace
HLM ou palace

Y’a tell’ment de paumés
Qui se fout’nt d’être en vie
Qui font des graffitis
Et reçoiv’nt des pavés
Y’a tell’ment de morsures
Qui sculptent leur venin
Dans ton coeur et le mien
Que tout devient impur

Y’a tell’ment de noirceur
Sur mes vitres funèbres
Que le soleil se meurt
Au-dessus des ténèbres
Y’a bien trop de grimaces
Sur les routes fidèles
Pour que demain je passe
Au coin de ta ruelle

Y’a toujours un désir
Qui fait perdre la tête
Mais t’as pas à choisir
T’es piégé comme un’ bête
Y’a plus rien à atteindre
Sauf si tout ça s’arrête
Et je cess’rai de geindre
Comm’ le fait la planète

Je tiendrai si tu veux
Fair’ l’amour à la mort
Et je tuerai tous ceux
Qui te viol’ront encore
Je viendrai si tu peux
Fair’ l’amour à la mort
Et si je suis la mort
J’aimerai tout ton corps

Y’a des pas dans la rue
Qui font fuir les passants
Y’a des gueul’s d’inconnus
Qui revienn’nt pas souvent
Y’a des cris de violons
Qui agrippent aux oreilles
Y’a des coups de canons
Qui nous mettent en bouteille

Y’a des grinc’ments de dents
Qui fourmill’nt sous la pierre
Y’a des jours d’enterr’ment
Qui s’ finissent à la bière
Y’a des poètes éteints
Qui brillent dans tes yeux
Y’a des hivers sans fin
Qui te réchauffent un peu

Je vid’rai dans ton pieu
Mes soupirs absolus
Mes derniers jours heureux
Et mes matins perdus
Je grandirai ma joie
Au sommet de ton âme
Je deviendrai ta came
Et ton cancer au foie

Je dépos’rai ma moelle
Aux pieds de ton armure
Je déploierai ton voile
Aux portes de Saumur
Je quitt’rai mes geôliers
Je tuerai ma monture
Je chevauch’rai à pieds
Par goût de l’aventure

Y’a des esprits fanés
Qui attend’nt leur revanche
Y’a des gosses à l’armée
Qui rêvent de tes hanches
Y’a des clébards en rut
Qui d’viennent aveugles et sourds
Y’a qu’ les macs et les putes
Qui n’ sont plus à la bourre

Y’a des vieillards qui rouillent
De bistrots en sex-shop
Y’a des bleus en patrouille
Mais y’a plus d’ Pénélope
Y’a des raz-de-marée
Qui dévastent ton ventre
Des foetus écoeurés
Qui voudraient qu’on les rentre

Y’a des souv’nirs fragiles
Qu’on aim’rait prolonger
Mais on vit dans la ville
Qui nous fait replonger
Y’a des silences riches
Qui résonnent en nous-mêmes
Qui nous dis’nt: « T’es pas chiche
D’aimer plus que l’on t’aime »

Je tiendrai si tu veux
Fair’ l’amour à la mort
Et je tuerai tous ceux
Qui te viol’ront encore
Je viendrai si tu peux
Fair’ l’amour à la mort
Et si je suis la mort
J’aimerai tout ton corps.
                                                                                                      
                           
          Le 02/02/85.
                           Pascal GERMANAUD

samedi 5 mai 2012

"AREU !" (Les Pamphlets Vol.16 Sang Rouge)


En quittant la matrice
D’une splendide actrice
Je vis des cicatrices
Des stries, des meurtrissures
Sur des murs mûrs
Et des murmures
Un Mickey paniqué
Un « Fuck ! »
A Donald Duck
Une fée décoiffée
En s’ tapant
Peter Pan
Un Dingo mégalo
Un Baloo
Très « che-lou »
Un Dumbo toxico
Mowgli
Au FMI

Areu, areu !
Ai-je dit en sortant
Affreux, affreux !
Pensai-je avec le temps 

En quittant les épingles
A nourrices et meringues
Je découvris la jungle
Le « bé-do », les seringues
Flingues de dingues
Tout le bastringue
Du hachich pimenté
Accroché
A Crochet
Un Jiminy Cricket
Insouciant
Inconscient
Un Merlin mal en point
« Fonce-dé »
Au LSD
Alice et son lapin
En cure
Avec Arthur

Areu, areu !
Ai-je dit en sortant 
Affreux, affreux !
Dirai-je avec le temps 

En quittant le landau
Pour partir en « rando »
Je tombai le rideau
Des ados alcoolos
Des paranos
Des marginaux
Neige Blanche f’sant la manche
Pour s’offrir
Du plaisir
Pour s’en payer un’ tranche
D’vant l’ porno
D’ Pinocchio
Et Woody Wood Pecker
F’sant le mac
Démoniaque
Le caïd, le dealer
Des 101
Daltoniens

Areu, areu !
Ai-je dit en sortant 
Affreux, affreux !
Pensai-je avec le temps 

En quittant les Yogourts
Couche et culotte courte
Je quittai mon nounours
Ma nounou et mes sources
Plus de ressources
Coupées les bourses
J’aperçus le Sergent
Garcia
Dans la mafia
Aimant bien plus l’argent
Que Picsou
Ou Gui Roux
Je croisai sur un’ chaise
Avachie
Quel gâchis !
Cendrillon ronde, obèse
Sous l’emprise
Royal cheese

Areu, areu !
Ai-je dit en sortant 
Affreux, affreux !
Dirai-je avec le temps

En quittant le berceau
Des petiots, des puceaux
Je découvris les chauds
Tapins et les fachos
J’appris les maux
Et les gros mots
Je vis Bambi bimbo
En string
Dans un parking
Et Zorro à l’héro
Se shooter
A l’épée
Mini-jup’ pour Minnie
Qui s’ dispute
Un’ turlute
Avec l’ourson Winnie
Travesti
En Barbie

Areu, areu !
Ai-je dit en sortant 
Affreux, affreux !
Dirai-je avec le temps.


            Le 17/07/11.
                             Pascal GERMANAUD










"COMME UN CIRQUE" (Les Pamphlets Vol.12 Evasions)



Pas plus que la haine
L’amour n’existe
Le mariage
Les anneaux
La traîne
Comme au cirque
Tous en piste
Pas plus que la haine
L’amour n’existe
L’effeuillage
L’échafaud
Les chaînes
Comme un cirque
Sans artistes

Pas plus que la haine
L’amour n’existe
La confiance
Les prouesses
La scène
Comme au cirque
Trapézistes
Pas plus que la haine
L’amour n’existe
La méfiance
Les promesses
Les peines
Comme un cirque
De clowns tristes

Pas plus que la haine
L’amour n’existe
Les désirs
Les partages
Les gênes
Comme au cirque
Fatalistes
Pas plus que la haine
L’amour n’existe
A saisir
Une cage
L’arène
Comme un cirque
Sans artistes

Pas plus que la haine
L’amour n’existe
Le divorce
Les départs
Les scènes
Comme au cirque
Egoïstes
Pas plus que la haine
L’amour n’existe
Tout en force
En guépards
En hyènes
Comme un cirque
De clowns tristes

Pas plus que la haine
L’amour n’existe !


                 Le 8/03/11.
                                Pascal GERMANAUD