lundi 14 novembre 2011

"DEPOSEZ LES LARMES" (Vers Divers Volume 2)


Posez vos revolvers
Enterrez vos haches
Vos lâches de guerre
Je n’ai plus rien à faire
Que de m’occuper de toi
Mon apache

Posez vos arbalètes
Votre poudre à canon
Ou d’escampette
Plus rien je ne regrette
Je n’ai plus qu’un endroit
Mon garçon

Je n’ai qu’une cabane
J’ai le mot « coeur » en panne
Mais je suis ton papa
Mea culpa

Noyez vos catapultes
Vos gueul’s d’enterrement
Et vos insultes
Je n’ veux plus être adulte
Mon enfant

Broyez vos mitrailleuses
Vos heures moribondes
Et malheureuses
Je n’ai plus d’heures creuses
Ma tête blonde

Jetez vos sarbacanes
Je n’ai qu’une cabane
Mais je suis son papa
Mea culpa.
                              
                            
             Décembre 1998.      
                                    Pascal GERMANAUD

jeudi 10 novembre 2011

"EXTREMITES" (Vers Divers Volume 2)


Mêm’ si
Arlette et Jean-Marie
N’ont pas raison de ma vie
D’un point de vue de côté
J’aurais dû boycotter
Ton amour, ton amitié
Mais je t’aime
A l’extrême

Mêm’ quand
Confondant nos décans
Nous levons encor’ le camp
Nos deux coeurs sont ressemblants
Nos corps ne font pas semblant
Mariage en noir, deuil en blanc
Moi je t’aime
A l’extrême

De même
Si tu me hais, tu m’aimes
Dans la furie des blasphèmes
Ne tiens compte que du bon
Redevenons pudibonds
En arrière, fais des bonds
Car je t’aime
A l’extrême

Mêm’ si
L’amour c’est du souci
Il n’y a pas de raccourci
Il y a toujours des bévues
Du poison dans la ciguë
Je n’ai pas de longue-vue
Mais je t’aime
A l’extrême.             
                             
              Le 11/11/95.      
                               Pascal GERMANAUD

"NU COMME UN VER" (Les Pamphlets Vol.3 Enfantillages)


J’ n’ai plus d’amour
A distribuer
Devant mes yeux
De la buée
Je n’ai plus qu’ l’humour
Au rabais
Les mots sont des jeux
Embourbés

J’étais une étoile, une star
Dans l’univers
Me voilà déguisé en tare
Nu comme un ver

J’ n’ai plus d’orgueil
C’est évident
Plus d’oeil pour oeil
De dent pour dent
J’ n’ai plus qu’un rictus
Larmoyant
J’ai chopé l’ virus
D’incroyant

J’étais une étoile, une star
Dans l’univers
Me voilà déguisé en tare
Nu comme un ver

Je n’ai plus d’âge
Plus de repère
Devant mes rides
Le temps se perd
Je n’ai plus d’adage
D’hémisphère
Il n’y a que du vide
Ou l’enfer

J’étais une étoile, une star
Dans l’univers
Me voilà déguisé en tare
Nu comme un ver

J’ n’ai plus un rêve
A satisfaire
Ma vie fut brève
Dense, prospère

Je n’ai plus d’ombre
De lumière
Parfois je sombre
Ephémère

J’étais une étoile, une star
Dans l’univers
Me voilà déguisé en star
Nu comme un ver

Je n’ai plus d’aide
A demander
Mes nuits succèdent
A tant d’années
Rien, je n’ai plus rien
De brillant
Plus aucune main
Ne se tend

J’étais une étoile, une star
Dans l’univers
Me voilà déguisé en tare
Nu comme un ver.


                Le 24/10/95.
                                 Pascal GERMANAUD

mercredi 9 novembre 2011

"DANSE LOLITA" (Les Pamphlets Vol.16 Sang Rouge)


Jeune fille à tête pleine
D’Hugo, Bergson et Verlaine
Oublie-les à perdre haleine
Sur Daft Punk ou Van Halen
Balanc’ multiplications
Et grimpe enfin sur leurs tables
Fais-t-en des embarcations
Plus amènes et supportables

Ce soir est spécial’ment pour toi
Tu as ton baccalauréat
Danse, danse Lolita
Au lit, plus tard, tu iras !

Tu embrases et ils te baisent
Les pieds, les jambes en flamme
Ils fondent jusqu’à la braise
De tes hanches qui les crament
Aime jusqu’à la vengeance
Ton diplôme et tes bourreaux
Il n’y a aucune urgence
Brûle à p’tits feux leurs bureaux

Ce soir est spécial’ment pour toi
Tu as ton baccalauréat
Danse, danse Lolita
Au lit, plus tard, tu iras !

Ta gloire, tu la savoures
Et personne ne s’y trompe
Ni le tempo des tambours
Ni l’oppression qui s’estompe
Vogue comme un bateau ivre
Devant tous ceux que tu toises
Au gré du larsen des cuivres
Non de la craie sur l’ardoise

Ce soir est spécial’ment pour toi
Tu as ton baccalauréat
Danse, danse Lolita
Au lit, plus tard, tu iras !

Balaie culture et savoir
Equations et logarithmes
Ce soir est une autre histoire
Tu es entrée dans le rythme
Et debout sur le comptoir
Tu n’as plus rien à prouver
Ton corps est l’échappatoire
Un horizon retrouvé

Ce soir est spécial’ment pour toi
Tu as ton baccalauréat
Danse, danse Lolita
Au lit, plus tard, tu iras !
Danse, danse Lolita !


             Le 10/07/11.
                               Pascal GERMANAUD
                                                        




dimanche 6 novembre 2011

"GIBET DE POTENCE" (Les Pamphlets Vol.9 Vers Divers)



Elle avait posé le collet, le piège
J’étais perdu
Je n’avais plus qu’à suivre son manège
J’étais pendu
J’étais dev’nu gibier sans importance
Comment dir’«non !»
J’étais dev’nu son gibet de potence
Son compagnon

Je l’ai rencontrée le nez dans un steak
Au p’tit matin
Et j’ai essuyé son visage avec
Du Sopalin
Elle m’a dit sans finir sa pitance
« Merci garçon! »
Je suis dev’nu son gibet de potence
Son compagnon

Elle était sublime et je le confesse
Ell’ l’était puis-
-Que j’ai fini la nuit contre ses fesses
Entre ses cuisses
Je suis dev’nu son amour de Provence
J’ filais mignon
Je suis dev’nu son gibet de potence
Son compagnon

Je l’ai couvert’ de cadeaux, de bijoux
Et de baisers
Surtout quand elle me rendait jaloux
J’étais lésé
Mais je m’éclipsais sans fair’ d’imprudence
Avec passion
Je suis dev’nu son gibet de potence
Son compagnon

Elle a sûrement flairé le bon coup
J’ deviens son chien
Mais je laisse fair’, la discorde au cou
Car j’ai l’ béguin
Je vis bien heureux de ma dépendance
Elle a l’ pognon
Je suis dev’nu son gibet de potence
Son compagnon

Encore une fois je souhaite à celui
Qui me critique
De trouver un’ femm’ qui gère le lit
Comme le fric
Je suis bienheureux dans ma décadence
Dans ma prison
Tant que je s’rai son gibet de potence
Son compagnon

Encore une fois je dis à ceux qui
M’ font la morale
D’aller se faire voir ailleurs mêm’ si
C’ n’est pas normal
Je suis bien ancré dans son existence
C’ sont mes oignons
Je suis dev’nu son gibet de potence
Son compagnon.


                      Le 21/02/99.
                                        Pascal GERMANAUD

jeudi 3 novembre 2011

"MAIS OU EST DONC PASSEE SABINE ?" (Les Pamphlets Vol.5 Parenthèses)



On a perdu Sabine en route
Ell’ n’est pas dans le living-room
Ell’ ne nag’ pas dans la choucroute
Dans l’ascenseur, y’a que le groom

Y’en a qui cherch’nt, d’autres s’en foutent
C’est l’apéro, l’heur’ de la boum
Y’a les pop-corn et puis le foot
A trois zéro, les cœurs font « Boum ! « 

Mais où est donc passée Sabine ?
Je sais : elle est dans le jardin
C’est dans le jardin que ça bine
L’épouvantail  comme ange-gardien

Sacrée soirée… sans aucun doute
Ell’ n’est même pas aux toilettes
Pas de photo dans la Redoute
Dans la cuisin’ , que des crevettes

On a perdu Sabine en route
C’ n’est que Stevie sous la voilette
Pas plus de BA chez les scouts
Que d’ADN sur la cuvette

Mais où est donc passée Sabine ?
Je sais : elle est dans le jardin
C’est dans le jardin que ça bine
L’épouvantail  comme ange-gardien

On a perdu Sabine en route
Dans les placards, que des amants
Des maîtresses, des vieilles croûtes
Dans le garag’, que du ciment

On a perdu Sabine en route
Personn’ ne l’a vue à la cave
Ni au grenier, ni sous la voûte
Pas plus dans la chambre aux esclaves

Mais où est donc passée Sabine ?
Voyez : elle est dans le jardin
C’est dans le jardin que ça bine
L’épouvantail  comme ange-gardien.


             Le 16/07/07.
                              Pascal GERMANAUD



mardi 1 novembre 2011

"SON INCONNU" (Les Pamphlets Vol.9 Vers Divers)



Ell’ n’aimait plus mon humour
Tapageur
Je n’étais plus son amour
Son bonheur
J’ passais mon tour
J’ quittais son coeur
Je suis dev’nu
Son inconnu

Ell’ n’aimait plus mes histoires
Mes conquêtes
Ell’ n’avait plus mes espoirs
Dans la tête
J’ai dû trop croire
En sa planète
Je suis dev’nu
Son inconnu

Ell’ n’aimait plus mes coups d’ fil
Au désordre
J’ai dû devenir son fil
A retordre
J’avais l’ profil
D’ la proie à mordre
Je suis dev’nu
Son inconnu

Ell’ n’aimait plus mon fantôme
Poussiéreux
Je n’étais plus gentilhomme
Demi-dieu
J’étais tout comme
Un cancéreux
Je suis dev’nu
Son inconnu

Ell’ n’aimait plus mes faux-pas
Ni mes gestes
J’ai dû dev’nir son repas
Indigeste
J’étais le gras
J’étais les restes
Je suis dev’nu
Son inconnu

Ell’ n’aimait plus mon regard
Impatient
Je n’avais plus ses égards
Indécents
Je suis ce soir
Simple passant
Je suis dev’nu
Son inconnu.


                 Le 15/10/95.
                                  Pascal GERMANAUD