lundi 31 octobre 2011

"SEPTEMBRE" (Les Pamphlets Vol.3 Enfantillages)



La pluie tombe, on se cambre
Les trottoirs
Sont glissants
On se sent
Dans le noir
Désespoir de Septembre

La pluie coul’ sur nos membres
Dans le cou
Dans le dos
Jusqu’aux os
On s’ secoue
L’eau rend flou en Septembre

La rue, reflet de l’ambre
Devient sombre
Et macabre
On palabre
Dans l’ombre
On sombre dans Septembre

La rue fleur’ le gingembre
Les massifs
S’engloutissent
On se glisse
Fugitifs
L’air est vif en Septembre

J’arrive dans ma chambre
Un café
Des croissants
J’ai le sang
Froid, glacé
Agacé par Septembre

Je tourne, je me chambre
Je n’ trouv’ pas
Le sommeil
La pluie veille
Dans mes draps
Je me noie en Septembre.


               Le 09/09/95.
                                 Pascal GERMANAUD

samedi 29 octobre 2011

"LES PORTIERES SE FERMENT" (Les Pamphlets Vol.4)



On ne vit pas dans un palace
Nous jett’ la pierr’ qui veut la place
Dans un boui-boui bien dégueulasse
Ell’ lit “ Oui-Oui ”, je lis “ Ruy Blas ”

On s’est aimé et on se lasse
On s’est détesté, on s’enlace
Les portières se ferment… Hélas ! ! !

Ell’ fait du bruit devant la glace
Ell’ ne chant’ pas comm’ la Callas
On ne vit pas dans un palace
Me jett’ la pierr’ qui veut ma place

On s’est aimé et on se lasse
On s’est détesté, on s’enlace
Les portières se ferment… Hélas ! ! !

Elle est maudit’ de la culasse
Ma vieill’ guimbard’ n’a plus la classe
On ne vit pas dans un palace
Me jett’ la biell’ qui veut la place

On s’est aimé et on se lasse
On s’est détesté, on s’enlace
Les portières se ferment… Hélas ! ! !

                 Elle était juste un peu molasse
Et moi à peine un zest salace
On ne vit pas dans un palace
Nous jett’ la bièr’ qui veut la place

On s’est aimé et on se lasse
On s’est détesté, on s’enlace
Les portières se ferment… Hélas ! ! !
                                               
                              Le 14/10/06.
                                 Pascal GERMANAUD



dimanche 23 octobre 2011

"UNE BELLE ET UN CON" (Vers Divers Volume 2)



Souviens-toi la Seine
Malingre, malsaine
Nos idées obscènes
Souviens-toi nos scènes

Nous étions ensemble
Gais comm’ des pinsons
Pince-moi, je tremble
Tu es belle et je suis con !

Souviens-toi la tour
Eiffel ou autour
Nos rêves qui courent
Souviens-toi l’amour

Nous étions à deux
Une seul’ raison
D’être et qui dit mieux
Tu es belle et je suis con !

Souviens-toi Montmartre
Les portes qui s’ouvrent
Vian, Hugo et Sartre
Souviens-toi le Louvre

Nous étions semblables
Fiers comm’ des paons
Mais c’est regrettable
Tu es belle et je suis con !

Souviens-toi Pigalle
Et le Moulin Rouge
Princesses régalent
Souviens-toi les bouges

Nous étions au goût
De la nuit, sans ronds
Nous étions à bout
Tu es belle et je suis con !

Souviens-toi Paris
La rue Vaugirard
Souviens-toi aussi
De moments si rares

                 Nous étions ensemble
Gais comm’ des pinsons
Aujourd’hui il semble
Qu’ tu es belle et qu’ je suis con !


           Le 01/02/96.
                             Pascal GERMANAUD

mardi 18 octobre 2011

"SQUAW" (Les Pamphlets Vol.16 Sang Rouge)



Après les has-been « Chippendales »
Grimée du soir au p’tit matin
Peintur’s de guerre et fond de teint
Je danse aux lueurs des chandelles

Dans l’odeur des aphrodisiaques
Parfums d’encens et de gingembre
Je pratique le sort et chambre
Tous les preux piliers du zodiaque

On m’appelle La Squaw
D’ la grotte au cabaret
Je me fais calumet
Je ne fais qu’allumer
Qu’allumer les bobos.

Et quand on me dit : « Squaw, va dis-
Tribuer des bièr’s aux visag’s pâles ! »
J’attrape mon arc et j’empale
Celui qui bouge un appendice

Je swingu’ peut-être avec les loups
Ou même avec les dobermans
A la mod’ de Little Big Man
J’aimerais bien planté les Sioux

On m’appelle La Squaw
D’ la grotte au cabaret
Je me fais calumet
Je ne fais qu’allumer
Qu’allumer les bobos.

Je me remue le truc en plumes
Faisant rougir écrivaillons
Tout ce qui porte pavillon
De la villa aux bords d’écumes

Quand je tortille mes arrières
Pour éviter les faces à fesses
Il faut de mes reins la souplesse
Il faut une âme de guerrière

On m’appelle La Squaw
D’ la grotte au cabaret
Je me fais calumet
Je ne fais qu’allumer
Qu’allumer les bobos.

Et si on me montre du doigt
Ou qu’on me prend pour une hippie
Je fais visiter mon tipi
Et vous la taille…à l’iroquois !

Ou bien si on me fait la gueule
Pour mon mauvais caractèr’ d’Ute
Je réponds : « Attention la chute
Je suis l’un des… Village People ! »

On m’appelle La Squaw
D’ la grotte au cabaret
Je me fais calumet
Je ne fais qu’allumer
Qu’allumer les bobos.


             Le 22/08/11.
                              Pascal GERMANAUD




lundi 17 octobre 2011

"MAUVAIS JOUR" (Les Pamphlets Vol.16 Sang Rouge)



C’est un mauvais jour pour sourire
On n’a mêm’ plus rien à se dire
La mort est partout
Tout autour de nous
Nous vendons les armes
Ils cachent leurs larmes
Le mal est partout
Qu’a-t-on fait du charme ?

C’est un mauvais jour pour sourire
On ne sait mêm’ plus quoi se dire
Le sang est partout
Fermons les verrous
Faibles que nous sommes
Chacun pour sa pomme
La peur est chez nous
Qu’a-t-on fait de l’Homme ?

On est au moulin et au four
On voit tous les vautours autour
On est cernés…au secours !
C’est un mauvais jour
Mon amour !

C’est un mauvais jour pour grandir
On ne sait même plus partir
La crise est partout
Restons dans le trou
Laissons notre quête
Aux chasseurs de dettes
La route est sans goût
Qu’a-t-on fait d’honnête ?

C’est un mauvais jour pour courir
On ne sait mêm’ plus où partir
La haine est partout
L’amour est tabou
Moisissons au chaud
Derrièr’ nos rideaux
Le laid est en nous
Qu’a-t-on fait du beau ?

On est au moulin et au four
On voit tous les vautours autour
On est cernés…au secours !
C’est un mauvais jour
 Mon amour !

C’est un mauvais jour pour fleurir
On n’a mêm’ plus rien à sentir
Le gris est partout
Le goût c’est l’égout
Poussons si on peut
Entre miséreux
On nous met en joue
Quand fera-t-on feu ?

C’est un mauvais jour pour sourire
On n’a mêm’ plus rien à se dire
Le vide est partout
Sur place on nous cloue
Portons les marteaux
Faisons le grand saut
Le monde est à bout
Qu’a-t-on fait des mots ?

On est au moulin et au four
On voit tous les vautours autour
On est cernés…au secours !
C’est un mauvais jour
Pour l’amour !


                  Le 10/06/95. 
               (Refrain ajouté le 14/08/11)
                    Pascal GERMANAUD

mardi 11 octobre 2011

"L'ECUME D'UN BEAU JOUR" (Vers Divers Vol.1)



J’ai senti le ressac
En rocher renaissant
Pour un amour récent
Pris la main dans le sac

J’ai humé la mèr’ chaude
De mes futurs enfants
Des cheveux dans le vent
Un collier d’émeraude

L’écume d’un beau jour
M’a remis en surface
J’ai retrouvé ma place
Dans un cœur de velours

J’ai sellé des chevaux
Sous un nez aquilin
On est partis plus loin
Que le sable et l’enclos

J’ai flairé sur sa peau
D’ quoi m’ frayer un chemin
Refaire un lendemain
Main dans la main dans l’eau

L’écume d’un beau jour
M’a remis en surface
J’ai retrouvé ma place
Dans un cœur de velours

                 J’ai goûté pour l’intrigue
A ses por’s vanillés
Mon corps servant de digue
De soutien, de poignées

J’ai touché, appâté
Sa frêle silhouette
Et j’ai fait un pâté
Au-dessus de ses couettes

L’écume d’un beau jour
M’a remis en surface
J’ai retrouvé ma place
Dans un cœur de velours

J’ai eu l’ droit à la gifle
La baffe qui démange
Quand soudain on la siffle
La femm’ n’est plus un ange

J’ai bradé mon air triste
Pour un sourir’ moqueur
Je rajoute à ma liste
Un amour sans flotteurs
Un’ libido sans cœur
Rencontrée par erreur

L’écume d’un beau jour
M’a remis en surface
J’ai retrouvé ma place
En chasseur... sans amour.

          Le 15/01/08.
                                          Pascal GERMANAUD
                          (Clin d’œil à Boris Vian)

dimanche 9 octobre 2011

"JEUX DRÔLES" (Vers Divers Volume 2)


Sous la beauté
De tes yeux sombres
Je suis entier
Dans la pénombre
Sur les décombres
De mon coeur gît
Ton corps, ton ombre
Ton énergie

Sans mouvements
Je te regarde
Comme un amant
Patient, je tarde
A fair’ vraiment
Les gestes tendres
J’ai tout mon temps
Je veux attendre

Je tiens ta peau
Entre mes doigts
Dans le tempo
Je joue de toi

Sur ta sensu-
-Alité je
Suis la sangsue
Le double-jeu
Sûr de moi sur
Ces entrefaites
Je te rassure
Tu es parfaite

Sans mots, sans bruit
Tu te déhanches
Bien à l’abri
Dans mes nuits blanches
Je goûte au fruit
De tes passions
Gestes fortuits
Douces actions

Je tiens ta peau
Entre mes doigts
Dans le tempo
Je joue de toi

Je suis sans l’être
Ton roi, ton pince-
Sans-rir’, ton maître
Ton Petit Prince
Je suis peut-être
Dévoué, voué
A disparaître
A toi d’avouer

Suis-je à ton goût ?
Suis-je au parfum ?
Pendu au cou
Aux lèvres, aux mains
D’une gourou
Fais-je faux bond ?
Dans mon courroux
Suis-je trop bon ?

Tu tiens ma peau
Entre tes doigts
Et sans repos
Tu t’ joues de moi.

                      
                              Le 05/12/95.
                                               Pascal GERMANAUD

mercredi 5 octobre 2011

"FOETUS" (Vers Divers Volume 2)



La brume
L’amertume
Le noir du bitume
Dehors
C’est la mort
Malgré le bruit des corps
Dedans
C’est plus grand
Enfermé
A jamais
Dedans
J’ me détends
Replié
Oublié

Les râles
La spirale
Haine viscérale
Dehors
Tout s’endort
Sous la loi du plus fort
Dedans
J’ me défends
Coups de pieds
J’ai la paix
Dedans
J’ai des dents
Contre vous
Du dégoût

La rue
Les exclus
Le trou d’ la Sécu
Dehors
C’est encore
Si peu de réconfort
Dedans
Tout est blanc
Vraisemblable
Agréable
Dedans
Je me sens
Protégé
Ménagé

              Débâcle
              Pas d’ miracle
Les gorges se raclent
Dehors
Les remords
Abîment le décor
Dedans
Le beau temps
La symbiose
Vie en rose
Dedans
Un étang
L’arc-en-ciel
Maternel

La foule
Qui roucoule
La folie défoule
Dehors
C’est un port
Où émergent les porcs
Dedans
C’est autant
De vie que
C’est visqueux
Dedans
C’est au temps
Où l’on vit
De l’envie

Etudes
Habitudes
Grande solitude
Dehors
Désaccords
On répond, on se mord
Dedans
C’est tentant
Ebahi
Sans pays
Dedans
C’est cent ans
Les émois
De neuf mois.


               Le 06/03/96.
                                Pascal GERMANAUD

mardi 4 octobre 2011

"JUILLET" (Vers Divers Volume 1)



Au loin une île verte
Une plage encor’ déserte
Demain je m’envolerai
De l’autre côté
A l’horizon la terre
Une ration de mystère
A l’ombre d’un cocotier
Je m’endormirai

Au coeur de l’été
De l’autre côté
Au soleil de Juillet
Je vais me laisser hâler
Je vais me laisser aller
Au ciel de Juillet

Devant moi comme une arche
Me dit d’être patriarche
De devenir Crusoé
De l’autre côté
Dans ma têt’ des nuages
Facilitent le naufrage
Demain je m’embarquerai
Sans aucun regret

Au coeur de l’été
De l’autre côté
Au soleil de Juillet
Je vais me laisser hâler
Je vais me laisser aller
Au ciel de Juillet

A mes pieds, de l’écume
Derrière moi le bitume
Demain je serai passé
De l’autre côté
Dans mes yeux, la mer bleue
Le ressac me touche un peu
Je ferai des ricochets
Du haut d’ mon rocher

Au coeur de l’été
De l’autre côté
Au soleil de Juillet
Je vais me laisser hâler
Je vais me laisser aller
Au ciel de Juillet

Au-dessus d’ l’océan
Une nuée d’ goélands
Me donnent leur amitié
De l’autre côté
Je rêve de les suivre
Dans les rêves on peut survivre
Je vais de l’autre côté
Au ciel de Juillet.


                   Le 07/09/95.
                                     Pascal GERMANAUD