dimanche 20 mai 2012

"METAMORPHOSES" (Les Pamphlets Vol.2 titre éponyme)


Je fus chevalier de romans
Me battant pour les nobles causes
Hier encor’ prince charmant
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en piètre amant
Je me consacre à d’autres choses
Sous les jupons du firmament
Je subis la métamorphose.

Je fus bien plus beau qu’Apollon
Me battant pour les nobles causes
Hier on bénissait mon nom
Dans les histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en vagabond
Je me consacre à ma cirrhose
Sous les fûts de Saint-Emilion
Je subis la métamorphose.

Je fus le calvair’ des manants
Me battant pour les nobles causes
On me surnommait D’Artagnan
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en vieux dément
Je me consacre à ma névrose
Sous le poids des médicaments
Je subis la métamorphose.

Je fus un roi modeste et bon
Me battant pour les nobles causes
Je fus Arthur puis Coeur de Lion
Dans les histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui pis qu’un cochon
Je m’avachis où on me pose
Sous la tutell’ d’un moribond
Je subis la métamorphose.

Je fus un honnête hors-la-loi
Me battant pour les nobles causes
On m’appelait Robin des Bois
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui dans la mafia
Je me consacre à l’overdose
Sous le cuir de mes cheveux gras
Je subis la métamorphose.

Je fus sans peur et sans reproche
Me battant pour les nobles causes
Hier on m’appelait Gavroche
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui dans la débauche
Je vends mon âm’, je me repose
Sous mes yeux mûrissent des poches
Je subis la métamorphose.

Je fus respecté et aimé
Me battant pour les nobles causes
On m’appelait Ivanohë
Dans les histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui en exilé
Je me consacre à ma psychose
Dans un asile d’aliénés
Je subis la métamorphose.

Je fus cité dans les chansons
Me battant pour les nobles causes
Hier j’étais Napoléon
Dans vos histoires à l’eau de rose.
Mais aujourd’hui pour punition
J’ai retrouvé ma porte close
Sous les verrous de ma prison
Je subis la métamorphose.

                                        
           Le 13/02/91.
                            Pascal GERMANAUD

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