Je me souviens, rue du Tondu
Je fus souvent un enfant sage
Entre perruches et chats sauvages
Grand-mèr' faisait du pain perdu
Je jouais au ballon dans la cour
Sur l' crépi, évitant les vitres
Grand-pèr' mettait d' l'eau dans son litre
Avant chabrot et petits fours
Rue du Tondu, près d' chez l' coiffeur
Je me laissais pousser les ch'veux
Oui! J'ai fait souffrir quelques vieux
Mêm' si j' les portais dans mon coeur.
Je me souviens, rue du Tondu
J' rasais les murs de temps en temps
Grand-mèr' préparait ses friands
Je pouvais traîner dans la rue
J'allais en fac' chez l' pharmacien
Qui m'offrait quelques cigarettes
En chocolat mais rien n'arrête
Un garnement chez les Anciens
Rue du Tondu, près d' chez l' coiffeur
Je me laissais pousser les ch'veux
Oui! J'ai fait souffrir quelques vieux
Mêm' si j' les portais dans mon coeur.
Chez l' vinassier avec grand-père
Pour mes neuf ans j'avais eu droit
A une cannett' de soda
Un cann'lé et j'me f'sais la paire
J'allais trouver la grande blonde
D'au moins onze ans chez la mercière
Elle faisait mon inventaire
J'adorais qu'on me dévergonde
Rue du Tondu, près d' chez l' coiffeur
Je me laissais pousser les ch'veux
Oui! J'ai fait souffrir quelques vieux
Mêm' si j' les portais dans mon coeur.
Je me souviens, rue du Tondu
Sur les marches de la clinique
J'avais du tabac qui se chique
Et l'esprit d'un gamin tordu
Je jouais au tennis sur les vitres
Je ne fus plus un enfant sage
J'ai fait du bruit et des ravages
J'ai commencé à fair' le pitre
Rue du Tondu, près d' chez l' coiffeur
Je me laissais pousser les ch'veux
Oui! J'ai fait souffrir quelques vieux
Mêm' si j' les portais dans mon coeur.
Le 25/10/08.
Pascal GERMANAUD
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