jeudi 14 juin 2012

"ENFANTILLAGES" (Les Pamphlets Vol.3 Titre éponyme)


A l’ombre des immenses coques
Où se dressaient des voiles bleues
Je sentais vivre dans vos yeux
Le vent du larg’, le bruit des flots

Aux pieds des gigantesques focs
Pendue au cou de la mâture
Vous pensiez vivre une aventure
Au gré d’Eole, au fil de l’eau

Quand nos navires étaient ailleurs
Vous vouliez par enfantillage
Crever le ventre de l’orage
Mettre du baume dans les coeurs

Vous songiez pleine d’allant
A ces instants de grands départs
A ces normands sur les drakkars
A ces marins ivres d’audace

Vous écoutiez ces océans
Comme on écoute du Mozart
Vous aimiez le chant du hasard
La mélodie des grands espaces

Quand nos navires étaient ailleurs
Vous vouliez par enfantillage
Crever le ventre de l’orage
Mettre du baume dans les coeurs

Vous savouriez la nébuleuse
Comme on dirige un gouvernail
Vous vouliez fuir vaille que vaille
Loin de nos civilisations

Muett’, rieuse ou malheureuse
Vous vagissiez comme une enfant
Vous sanglotiez de temps en temps
A l’ombre des embarcations

Quand nos navires étaient ailleurs
Vous vouliez par enfantillage
Crever le ventre de l’orage
Mettre du baume dans les coeurs.


             Le 06/08/90.
                               Pascal GERMANAUD

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